Ca fait maintenant deux mois que nous la suivons, je peux donc aborder le sujet avec un minimum de recul.
Comme je l’avais expliqué, avec PapaCrapouille, nous avons vécu des retrouvailles ratées qui nous ont heurtés à tel point que nous avons envisagé de nous séparer pour de bon. Seulement pour se séparer, il nous aurait fallu ne plus nous aimer. Ce qui n’était pas le cas. Nous nous étions juste blessés.
Sans enfants, nous aurions pris le temps de régler les choses par nous-même. Mais avec Crapouillou, nous ne voulions pas laisser ça traîner. Ou pire encore : prendre le risque de récidiver!
Nous avons donc, grâce à un ami, pris contact avec une thérapeute de couple.
Et grands dieux croyez moi, les séances ont tout d’un bon film français : la psychothérapeute totalement embourgeoisée qui nous demande constamment ce qu’on ressent face aux dires de l’autre, les silences pesants qui durent et qui veulent dire beaucoup, les phrases profondes sur les ratés de nos enfances, les regards silencieux et les frôlages de mains pour se réconforter … Bref, si les séances étaient filmées, je suis certaine que ça ferait un film primé à Cannes! XD
Cependant, une fois passé ce ridicule qui n’en est pas, on se rend compte d’une chose : ça marche.
La thérapeute sait quand poser la question de nos émotions face à ce que dit l’autre. Ses interventions sont toujours pertinentes. Nos silences prolongés permettent à l’autre d’encaisser tout ce qui s’est dit. Nous élucidons plein de choses de notre enfance et nous comprenons beaucoup sur nous-mêmes ce qui nous fait avance dans notre relation à l’autre. Ces mains qui se frôlent ont été les prémices d’un retour au contact physique serein (non, on n’a pas encore retenté les câlins, mais maintenant je peux me blottir dans ses bras sans craintes)
Donc pour nous, la thérapie de couple, ça marche.
Tellement bien que les soirs de rdv sont devenus nos soirs en amoureux. On prolonge la séance par un ciné, un restau, un pub, une balade… Ca dépend de notre fatigue, de la météo, de nos envies.
Alors attention, je ne dis pas que ça marche pour tout le monde. Il faut le vouloir à deux, être prêt à écouter l’autre, à entendre ce qu’il a dire, à reconnaitre ses torts, à demander pardon, à comprendre des choses qu’on aurait préféré continuer d’ignorer, à se remettre en question… Bref, il faut vouloir s’ouvrir à l’autre et sauver son couple.
Je pense aussi qu’il faut encore être amoureux. Je ne vois pas comment une thérapie de couple pourrait marcher s’il n’y avait plus d’amour au sein du couple. Et qui dit s’aimer, dit être exclusif. Une thérapie de couple ne peut marcher qu’à deux.
J’avais, je vous l’avoue, un peu peur au début de cette thérapie. Peur de tout remettre en question. Peur de réaliser que j’avais raté ma vie. Peur de constater qu’à presque 30 ans je n’avais toujours rien compris à l’amour, au couple. Peur de me rendre compte que dans le fond je n’aimais peut être pas PapaCrapouille… Bref, j’étais morte de trouille que ça fasse basculer ma vie dans un cauchemar absolu.
Et c’est tout le contraire.
Avec cette thérapie, j’ai découvert que j’étais forte, que notre couple était fait pour durer, que nous avions tellement du grandir vite à cause de nos histoires personnelles respectives, que nous étions déjà très avancé dans notre jeune relation (4 ans que nous sommes ensemble tout juste). Nous avons découvert le noeud du problème et travaillons a le démêler avec bienveillance, sérénité et patience (chose dont je me croyais incapable jusqu’alors).
Alors voilà : il ne faut jamais perdre espoir.
Je ne regrette pas d’avoir demandé de l’aide pour nous aider à nous parler à un moment de notre histoire où la communication avait été rompue et où ne savions pas comment la reprendre.
A voir dans le temps si on arrive à panser toutes nos blessures.
Mais aujourd’hui moi j’y crois, j’en suis sûre : on s’en sortira.
C’est vraiment bien cette décision de thérapie de couple car tout le monde ne franchit pas le pas alors que souvent une oreille extérieur et attentive peut aider à régler bien des conflits.
Et comme tu dis, sans amour, ça ne pourrait pas marcher.
J’aimeJ’aime