L’allaitement longue durée à la télé

Ce matin, j’ai regardé l’émission des Maternelles, sur France 5, car le sujet m’intéressait au plus haut point : l’allaitement longue durée (ou, comme j’aime à l’appeler, l’allaitement).

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Merci Nathalie de parler d’allaitement, tout simplement (et pas d’allaitement longue durée, ou hors normes!)

Première chose positive que je retiens : la définition de l’allaitement longue durée. Un petit rappel aux préconisations de l’OMS qui recommande l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois (bonjour les lobbies de puériculuture qui enfournent des purées dans les becs des petits de 4 mois) puis un allaitement jusqu’à deux ans en complément d’une alimentation diversifiée. Donc finalement, un allaitement longue durée, c’est un allaitement qui dure plus de deux ans dans notre société occidentale.

Deuxième chose positive : la mention de Jade Beall. C’est une photographe américaine humaniste que j’affectionne tout particulièrement et qui a fait un autoportrait avec son bambin de 3 ans et demi toujours allaité. Elle fait des portraits simples et puissants. Tout comme je vous ai déjà parlé d’Ivette Ivens, je vous en parlerai plus en détails peut être un jour.

© Jade Beall Photography - Sacred bodies

© Jade Beall Photography – Sacred bodies

Troisième chose positive : Marcel Pilliot a rappelé que la fonction première des seins, pour TOUS les mammifères, était une fonction nourricière. La vision incestueuse que notre société veut donner à l’allaitement vient de la réification de la femme et de l’érotisation du sein. Il a également remis au ban la psychanalyse (au revoir Oedipe!) en rappelant la vision scientifique, anthropologique de l’allaitement qui est conçu pour durer jusqu’à la perte des premières dents de lait (5/6ans). Allaiter « longuement » ne fait donc pas de futur.e.s enfant.e.s tyrans / malsains / pervers mais des enfant.e.s sécurisé.e.s

Autre chose abordée de manière très bienveillante  : la place du père.
L’ancien président de la CoFam n’a eu de cesse de dire qu’il y avait de multiples confusions. Par nature le papa n’est pas nourricier, et le fait que la société nous pousse à vouloir absolument que le papa donne un biberon à son/ses enfant.e.s est totalement factice. Tout comme une maman peut être maternante, un papa peu être paternant. Chaque parent a son rôle à jouer auprès d’un.e enfant.e aussi bien dans son développement affectif que sa découverte du monde.Et les pères ont un rôle essentiel dans l’allaitement : celui du soutien à la maman.

Pour finir, j’ai beaucoup aimé l’explication de la transition : en grandissant on passe d’un allaitement à la demande à un allaitement à l’amiable. C’est tout à fait ce que je ressens avec Crapouillou. Même si je réponds toujours à ses besoins, je lui fais aussi pars des miens. Quand il exprime son besoin de téter et que je ne peux pas y répondre de suite, je lui explique et il attend (plus ou moins longtemps et plus ou moins patiemment selon la fatigue).

J’ai été agréablement surprise par cette émission. Je vous conseille de la voir en replay 😉 Et je vais définitivement filer chez mon libraire acheter L’allaitement long expliqué à mon psy, mon généraliste, mon pédiatre, ma voisine … ! 😀

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Reprendre le travail … et y trouver des bons côtés

Comme je vous le répète souvent depuis la création du blog, j’ai été contrainte de reprendre le travail là où je rêvais de congé parental pour la première année de mon Crapouillou.

Le nuage

Tous les jours au départ je me levais et agissait comme un automate : je réveillais mon Crapouillou le plus tard possible, le temps de le changer, l’habiller, le mettre dans le cosy et en voiture Simone! Je n’arrivais pas à lui sourire, à lui parler, à le cajoler. Mon coeur se serrait au moment de le mettre dans la voiture et j’avais envie de pleurer. Moins j’avais d’échange avec lui, mieux je vivais cette déchirure (enfin c’est ce que je croyais!)

Le liseret argenté

Et puis les jours ont passé et tous les soirs je me suis rendue compte que mon Crapouillou était reposé, serein et surtout heureux de me retrouver. Moi de mon côté je reprenais une vraie vie sociale, le boulot m’imposant certaines contraintes et des horaires qui me poussaient à m’organiser. J’ai réussi à sortir de cette toute puissance maternelle qui nous pousse à vouloir être omniprésente pour nos enfants. J’ai accepté que dans la vie de mon fils d’autres personnes puisse enrichir ses horizons et que ça commençait dés à présent.

L’air de rien, cette prise de conscience m’a également aidée à retrouver une vie de femme et à m’autoriser, une fois par semaine, une soirée rien que pour moi : hello again salle de sport avec les copines!

Donc au final, même si mon coeur se serre toujours un peu quand je dépose mon Crapouillou chez la nounou, je suis heureuse qu’il ait une maman active et qu’il s’ouvre à d’autres horizons et à d’autres personnes.

Parce qu’être une jeune maman épanouie (ou presque!) ça passe aussi par accepter de ne pas être le centre du monde de son Crapouillou.