Un beau matin, sans prévenir

Y a des nouveaux sous-vêtements qui sèchent sur mon balcon. Par cette chaleur caniculaire, en une demi-heure ils sont secs. En moins d’une heure, je peux les laver, les sécher puis les ranger et les plier. Enfin l’inverse.

Ils m’ont un peu prise de court. Je n’étais pas préparée à laver de nouveau sous-vêtements, à les étendre, à les plier et à les ranger.

Je m’interroge encore sur la manière dont ils sont arrivés là.

Pourtant je me rappelle bien les avoir achetés. Mais de là à ce qu’ils rentrent dans le grand cycle lave-linge, balcon, pliage, tiroir… Ca m’ébahit encore.

Comme j’écris ce billet je les vois, là, ces nouveaux sous-vêtements qui se balancent nonchalamment au grès du vent des fous.

Je dois peut être être un peu folle moi même d’être choquée par leur arrivée dans nos vies. Après tout, je devais bien m’en douter qu’un jour ça arriverait. Je pensais sans doute que j’aurais plus de temps. Au moins peut être encore une année. Pour m’y faire, pour m’y préparer, pour panser le temps qui passe.

Mais non.
Ca m’est tombé dessus d’un coup.
Pas le temps de m’y préparer.
Après tout, j’avais déjà eu deux ans pour y penser.
Mais deux ans c’est encore si petit … non ?

Un beau matin, sans prévenir, Crapouillou n’a plus voulu de couche.
Un beau matin, sans prévenir, il a été propre.

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J’aurais pu être une personne toxique

Depuis quelques temps, je vois fleurir sur la toile des articles sur les personnes toxiques : comment les reconnaitre, les éviter, s’en protéger. Et en lisant tous ces articles, j’ai réalisé que j’aurais pu être une personne toxique. Certaines descriptions ont fait écho à des situations que j’ai vécues, où j’ai reconnu dans la personne toxique à éviter certains comportements que j’ai pu avoir vis à vis de personnes de mon passé. Autant vous dire que j’ai mis du temps, beaucoup de temps, avant d’écrire ce billet.

J’ai repensé à toutes ces situations où j’avais joué de la culpabilité et étais rentrée dans des colères noires frauduleusement drapées de vertu ; à cette place de victime que j’ai si souvent occupé ; à cette «  »force » » (oui, doubles guillemets, il faut bien ça) que me procurait la capitulation, l’affrontement et le rejet ; à ces années passées à avoir tant d’ennemi.e.s ; à cette vie de colère constante… Et j’ai voulu comprendre.

Toxique

Pourquoi aurais-je pu devenir une personne réellement toxique ? Je ne prétends pas avoir une réponse figée dans le marbre, mais seulement des pistes de réponses. Certainement que les violences physiques et psychologiques de mon enfance y sont pour beaucoup, surtout que ces violences n’étaient pas discrètes mais personne n’a jamais réagi pour nous protéger. Et quand on voit le monde ne pas se préoccuper de vous, non seulement on grandit sans se préoccuper du monde, mais en plus on grandit avec cette sensation déformée que le monde vous doit quelque chose (réparation pour l’enfance bafouée ? les années d’innocence perdues dans l’indifférence générale ?).
Ensuite j’ai mis beaucoup, beaucoup, beaucoup (trop) de temps à me sortir de ces émotions négatives. Le soucis quand on est dans ce genre de spirale, c’est qu’il est dur de s’en sortir. Ca s’apparente à un genre de dépression : je vais mal > je fais du mal > je vais mal > je fais du mal > etc. Ca m’a demandé du temps, une grosse remise en question, une coupure totale avec mon passé, de la volonté et les bonnes personnes à mes côtés (je dirais même LA bonne personne) pour comprendre que je pouvais me détacher de tout ça et à tendre vers une vie plus sereine.

Vous le savez, la bienveillance éducative est primordiale dans ma vie et c’est un défi au quotidien. Et plus je me documente, plus je lis sur les conséquences de la VEO, de la maltraitance, plus je comprends ce qui m’a façonnée et j’arrive à cicatriser le passé. J’apprends, en même temps que j’apprends à Crapouillou, à gérer mes émotions, à rester bienveillante en toutes circonstances, à trouver des solutions aux problèmes, à écouter pour apprendre et non pour répondre, à apprécier les gens pour ce qu’ils sont, à être force de propositions et de solutions au lieu de subir les évènements…

J’ai encore de la route devant moi. Un jour, je trouverais peut être le courage de dire aux personnes à qui j’ai fait du mal que je suis désolée et que jamais leurs actions n’ont méritées telles réactions. Et que durant nos litiges, j’aurais du prendre le temps de les écouter, de me remettre en question, de proposer des solutions amiables ou encore de couper court à toutes interactions, n’étant pas capable de me contenir.

Pour l’instant malheureusement, je n’ai pas cette force, car je lutte encore avec moi même pour me défaire du passé, tous les « noeuds » n’étant pas résolus.

Un jour pourtant, je le sais, j’y arriverai.

Un an de maternage

Voilà, nous y sommes : Crapouillou a passé la barre des un an.

Un an d’allaitement.
Un an de nuits irrégulières.
Un an de câlins.
Un an de stress face à ses pleurs.
Un an de portage.
Un an de cododo.
Un an de bienveillance.
Un an de découverte du monde.
Un an de coeur qui déborde de bonheur.
Un an de doutes.
Un an de jeunes parents.
Un an de bonheur.

J’avais besoin de faire le point sur nos choix, nos valeurs, la direction que nous avons prise.

L’allaitement

© Jeune Maman Épanouie - ou presque

© Jeune Maman Épanouie – ou presque

Le plus grand bonheur de toute ma vie. Je ne reviendrais sur la décision d’allaiter pour rien au monde. Si c’était à refaire, je referais de suite (même les fois où il m’a mordue et où j’ai dit « Cette fois c’est bon, j’arrête »). Je ne connais rien d’aussi puissant que de donner le sein à son enfant. Ce sentiment d’équilibre parfait, cette pleine conscience de lui donner le meilleur, sa façon toute naturelle d’enfouir sa tête tout contre mon coeur… ❤
Je n’étais pas sûre de tenir autant. Je vise depuis le départ 18 mois minimum, mais avec la reprise du boulot ça a été sacrément dur à tenir. Et là avec ma mutation et mes 320Km quotidiens, je ne sais pas si je tiendrais encore… Alors je savoure chaque tétée comme si c’était la dernière, car j’en très certainement plus passées qu’à venir désormais.

Le cododo

CODODO

Personnellement, j’adore! PapaCrapouille était plus réticent. Mais maintenant que Crapouillou maîtrise le quatre pattes à fond et commence à marcher et qu’il ne pleure plus au milieu de la nuit mais nous rejoint et grimpe sur le lit sans nous réveiller tout à fait, ça passe mieux!

La bienveillance éducative

Affiche téléchargeable et imprimable ;)

Affiche téléchargeable et imprimable 😉

C’est mon défi au quotidien. Ca me tient tellement à coeur et ça me prend tellement d’énergie que j’y consacre toute une section de ce blog. Je constate néanmoins que je suis de plus en plus sereine de manière globale dans ma vie grâce à ça. J’ai l’impression de relativiser énormément, de mieux réagir dans les situations de conflit et d’agression, d’être plus sereine de manière générale. C’est de moins en moins un défi pour moi et de plus en plus naturel.
Et je ne suis évidemment pas la seule à en tirer des bénéfices : Crapouillou est un bébé « épanoui, curieux et heureux » dixit Nouvelle Nounou et ses copines de la crèche familiale.

Portage

PORTAGE

Dés que le premier trimestre de grossesse fut passé, j’ai offert à PapaCrapouille une écharpe de portage car j’adorais tout simplement l’idée de le porter enveloppé tout contre nous. Mais PapaCrapouille était en stress constant lorsqu’il faisait les noeuds et, arrivés les jours chauds, l’écharpe s’est vite révélée étouffante pour tout le monde.
Comme il était hors de question que nous abandonnions le portage, nous avec opté pour un préformé, un Manduca, et ce fut la révélation! PapaCrapouille porte Crapouillou très souvent et très sereinement, et nous n’avons pas ressorti l’écharpe depuis des mois!

Au bout d’un an …

Je suis plus sûre de moi que jamais dans nos choix éducatifs. J’apprends à composer avec le caractère de Crapouillou qui s’affirme de plus en plus. J’essaie de maintenir mon allaitement malgré beaucoup de fatigue et mes 4h de trajet ferroviaire quotidien (j’aimerais tellement aller jusqu’au sevrage naturel!). Je profite de chaque instant passé avec mes hommes, ensemble ou indépendamment l’un de l’autre. Bref, au bout d’un an, je suis plus sûre de moi que jamais et je panse chaque jour passé loin de mon Crapouillou par des jeux, des comptines, des câlins, des chatouilles, des tétées, des sorties… Bref, j’essaie d’être, plus que jamais, une jeune maman épanouie ! 🙂

Reprendre le travail … et y trouver des bons côtés

Comme je vous le répète souvent depuis la création du blog, j’ai été contrainte de reprendre le travail là où je rêvais de congé parental pour la première année de mon Crapouillou.

Le nuage

Tous les jours au départ je me levais et agissait comme un automate : je réveillais mon Crapouillou le plus tard possible, le temps de le changer, l’habiller, le mettre dans le cosy et en voiture Simone! Je n’arrivais pas à lui sourire, à lui parler, à le cajoler. Mon coeur se serrait au moment de le mettre dans la voiture et j’avais envie de pleurer. Moins j’avais d’échange avec lui, mieux je vivais cette déchirure (enfin c’est ce que je croyais!)

Le liseret argenté

Et puis les jours ont passé et tous les soirs je me suis rendue compte que mon Crapouillou était reposé, serein et surtout heureux de me retrouver. Moi de mon côté je reprenais une vraie vie sociale, le boulot m’imposant certaines contraintes et des horaires qui me poussaient à m’organiser. J’ai réussi à sortir de cette toute puissance maternelle qui nous pousse à vouloir être omniprésente pour nos enfants. J’ai accepté que dans la vie de mon fils d’autres personnes puisse enrichir ses horizons et que ça commençait dés à présent.

L’air de rien, cette prise de conscience m’a également aidée à retrouver une vie de femme et à m’autoriser, une fois par semaine, une soirée rien que pour moi : hello again salle de sport avec les copines!

Donc au final, même si mon coeur se serre toujours un peu quand je dépose mon Crapouillou chez la nounou, je suis heureuse qu’il ait une maman active et qu’il s’ouvre à d’autres horizons et à d’autres personnes.

Parce qu’être une jeune maman épanouie (ou presque!) ça passe aussi par accepter de ne pas être le centre du monde de son Crapouillou.