« Pas d’écrans avant 3 ans » le bilan à mi-chemin

« Pas d’écrans avant 3 ans » c’est ce qu’on peut lire partout et que tous les professionnels de santé nous recommandent.  À mi-chemin  vers les 3 ans, j’avais envie de faire le point.

JeunePapaEpanoui et mi sommes technophiles. Nous avons avons 7 consoles de jeux vidéo (de la Nes à  la Wii en passant par la Gameboy (retrogaming for ever!)) , 5 PC (2 chacun + 1 de dépannage ), chacun un smartphone et depuis peu, une tablette. Avec tout ça j’en ai presque oublié la tv ambilight qui trône dans le salon. Donc autant dire que chez nous, les écrans sont omniprésents.

Pendant la grossesse ce fameux credo « pas d’écrans avant 3 ans » nous paraissait impossible à tenir, noter vie étant organisées par écrans interposés  (après la synchronisation des montres de Parker Lewis dans notre jeunesse,  synchronisation des agendas de nos vies d’adultes!). De plus, beaucoup de nos loisirs impliquaient des écrans : cinéma,  séries, jeu en coopération avec les ami.e.s géographiquement éloigné.e.sur…

Sh*t!

Et puis Crapoillou est arrivé… Celles qui sont passées par là savent, pour les autres, disons que si on arrive à prendre une douche / jour c’est déjà un exploit! Donc les écrans sont naturellement sortis de nos vies. JeunePapaEpanoui avait au début ses soirées pour lui, mais il les occupait à ranger et faire le ménage (je vous ai dit que j’avais un homme parfait ?)Et Crapoillou à grandi. Il s’est mis à manger comme nous, il a commencé à pouvoir dormir sans moi, mon homme et moi avons retrouvé un peu de temps pour nous… Et nous sommes instinctivement retournés à nos anciennes habitudes télévisuelles, entre autres. Mais au bout de quelques jours nous préférions passer nos soirées devant un bon film, choisi, plutôt que de subir la programmation tv. Nous avons également rattrapé notre retard dans son les séries. Et ce sont devenus nos moments à deux, le soir, quand Crapouillou dort : un bon film ou une bonne série lancé.e sur les coups de 20h, calés dans les bras l’un de l’autre, sous le duvet. Simplement. On se surprend même de plus en plus à préférer lire ainsi, plutôt que regarder un écran (merci la médiathèque de nous fournir en livres passionants ❤ )

Est arrivé le jour où Crapouillou s’est trouvé devant un écran.  C’était il y a trois mois, je cherchais des dessins animés bienveillantsur pour quand il serait un peu plus grand. Il s’est réveillé de sa sieste, j’ai laissé tourner la vidéo le temps de m’occuper de lui. Et forcément,  quand nous sommes revenus au salon, il s’est mit à danser sur la chanson et à regarder la fin de l’épisode en tétant.  Une fois l’épisode fini, il m’à signé « encore », je lui ai expliqué que c’était fini, il a fini de téter et est allé jouer.

Comme ça. Simplement.

Alors maintenant je me cache moins quand je consulte mon téléphone, je n’hésite plus à aller sur le pc quand Crapouillou est là et j’ose même lui demander s’il veut regarder un dessin animé! Mon petit homme est curieux des écrans, jusque là il a vu 3 épisodes de Daniel Tiger, et il se dandine sur toutes les chansons! Mais il se lasse vite de rester assis à ne rien faire, et fini toujours par retourner à une activité plus … active ^_^

 © JMEOP

© JMEOP

Le bilan est donc positif :

  • Crapouillou n’aime pas plus que ça les écrans
  • Nous avons naturellement réduit notre « consommation » et notre temps passé devant les écrans
  • La médiathèque est devenue notre nouveau QG
  • Crapouillou se construit loin des médias et du « formatage » qu’ils opèrent

Je vous donne rdv dans un an et demi pour faire le bilan des 3 ans !

 

J’aurais pu être une personne toxique

Depuis quelques temps, je vois fleurir sur la toile des articles sur les personnes toxiques : comment les reconnaitre, les éviter, s’en protéger. Et en lisant tous ces articles, j’ai réalisé que j’aurais pu être une personne toxique. Certaines descriptions ont fait écho à des situations que j’ai vécues, où j’ai reconnu dans la personne toxique à éviter certains comportements que j’ai pu avoir vis à vis de personnes de mon passé. Autant vous dire que j’ai mis du temps, beaucoup de temps, avant d’écrire ce billet.

J’ai repensé à toutes ces situations où j’avais joué de la culpabilité et étais rentrée dans des colères noires frauduleusement drapées de vertu ; à cette place de victime que j’ai si souvent occupé ; à cette «  »force » » (oui, doubles guillemets, il faut bien ça) que me procurait la capitulation, l’affrontement et le rejet ; à ces années passées à avoir tant d’ennemi.e.s ; à cette vie de colère constante… Et j’ai voulu comprendre.

Toxique

Pourquoi aurais-je pu devenir une personne réellement toxique ? Je ne prétends pas avoir une réponse figée dans le marbre, mais seulement des pistes de réponses. Certainement que les violences physiques et psychologiques de mon enfance y sont pour beaucoup, surtout que ces violences n’étaient pas discrètes mais personne n’a jamais réagi pour nous protéger. Et quand on voit le monde ne pas se préoccuper de vous, non seulement on grandit sans se préoccuper du monde, mais en plus on grandit avec cette sensation déformée que le monde vous doit quelque chose (réparation pour l’enfance bafouée ? les années d’innocence perdues dans l’indifférence générale ?).
Ensuite j’ai mis beaucoup, beaucoup, beaucoup (trop) de temps à me sortir de ces émotions négatives. Le soucis quand on est dans ce genre de spirale, c’est qu’il est dur de s’en sortir. Ca s’apparente à un genre de dépression : je vais mal > je fais du mal > je vais mal > je fais du mal > etc. Ca m’a demandé du temps, une grosse remise en question, une coupure totale avec mon passé, de la volonté et les bonnes personnes à mes côtés (je dirais même LA bonne personne) pour comprendre que je pouvais me détacher de tout ça et à tendre vers une vie plus sereine.

Vous le savez, la bienveillance éducative est primordiale dans ma vie et c’est un défi au quotidien. Et plus je me documente, plus je lis sur les conséquences de la VEO, de la maltraitance, plus je comprends ce qui m’a façonnée et j’arrive à cicatriser le passé. J’apprends, en même temps que j’apprends à Crapouillou, à gérer mes émotions, à rester bienveillante en toutes circonstances, à trouver des solutions aux problèmes, à écouter pour apprendre et non pour répondre, à apprécier les gens pour ce qu’ils sont, à être force de propositions et de solutions au lieu de subir les évènements…

J’ai encore de la route devant moi. Un jour, je trouverais peut être le courage de dire aux personnes à qui j’ai fait du mal que je suis désolée et que jamais leurs actions n’ont méritées telles réactions. Et que durant nos litiges, j’aurais du prendre le temps de les écouter, de me remettre en question, de proposer des solutions amiables ou encore de couper court à toutes interactions, n’étant pas capable de me contenir.

Pour l’instant malheureusement, je n’ai pas cette force, car je lutte encore avec moi même pour me défaire du passé, tous les « noeuds » n’étant pas résolus.

Un jour pourtant, je le sais, j’y arriverai.

Un an de maternage

Voilà, nous y sommes : Crapouillou a passé la barre des un an.

Un an d’allaitement.
Un an de nuits irrégulières.
Un an de câlins.
Un an de stress face à ses pleurs.
Un an de portage.
Un an de cododo.
Un an de bienveillance.
Un an de découverte du monde.
Un an de coeur qui déborde de bonheur.
Un an de doutes.
Un an de jeunes parents.
Un an de bonheur.

J’avais besoin de faire le point sur nos choix, nos valeurs, la direction que nous avons prise.

L’allaitement

© Jeune Maman Épanouie - ou presque

© Jeune Maman Épanouie – ou presque

Le plus grand bonheur de toute ma vie. Je ne reviendrais sur la décision d’allaiter pour rien au monde. Si c’était à refaire, je referais de suite (même les fois où il m’a mordue et où j’ai dit « Cette fois c’est bon, j’arrête »). Je ne connais rien d’aussi puissant que de donner le sein à son enfant. Ce sentiment d’équilibre parfait, cette pleine conscience de lui donner le meilleur, sa façon toute naturelle d’enfouir sa tête tout contre mon coeur… ❤
Je n’étais pas sûre de tenir autant. Je vise depuis le départ 18 mois minimum, mais avec la reprise du boulot ça a été sacrément dur à tenir. Et là avec ma mutation et mes 320Km quotidiens, je ne sais pas si je tiendrais encore… Alors je savoure chaque tétée comme si c’était la dernière, car j’en très certainement plus passées qu’à venir désormais.

Le cododo

CODODO

Personnellement, j’adore! PapaCrapouille était plus réticent. Mais maintenant que Crapouillou maîtrise le quatre pattes à fond et commence à marcher et qu’il ne pleure plus au milieu de la nuit mais nous rejoint et grimpe sur le lit sans nous réveiller tout à fait, ça passe mieux!

La bienveillance éducative

Affiche téléchargeable et imprimable ;)

Affiche téléchargeable et imprimable 😉

C’est mon défi au quotidien. Ca me tient tellement à coeur et ça me prend tellement d’énergie que j’y consacre toute une section de ce blog. Je constate néanmoins que je suis de plus en plus sereine de manière globale dans ma vie grâce à ça. J’ai l’impression de relativiser énormément, de mieux réagir dans les situations de conflit et d’agression, d’être plus sereine de manière générale. C’est de moins en moins un défi pour moi et de plus en plus naturel.
Et je ne suis évidemment pas la seule à en tirer des bénéfices : Crapouillou est un bébé « épanoui, curieux et heureux » dixit Nouvelle Nounou et ses copines de la crèche familiale.

Portage

PORTAGE

Dés que le premier trimestre de grossesse fut passé, j’ai offert à PapaCrapouille une écharpe de portage car j’adorais tout simplement l’idée de le porter enveloppé tout contre nous. Mais PapaCrapouille était en stress constant lorsqu’il faisait les noeuds et, arrivés les jours chauds, l’écharpe s’est vite révélée étouffante pour tout le monde.
Comme il était hors de question que nous abandonnions le portage, nous avec opté pour un préformé, un Manduca, et ce fut la révélation! PapaCrapouille porte Crapouillou très souvent et très sereinement, et nous n’avons pas ressorti l’écharpe depuis des mois!

Au bout d’un an …

Je suis plus sûre de moi que jamais dans nos choix éducatifs. J’apprends à composer avec le caractère de Crapouillou qui s’affirme de plus en plus. J’essaie de maintenir mon allaitement malgré beaucoup de fatigue et mes 4h de trajet ferroviaire quotidien (j’aimerais tellement aller jusqu’au sevrage naturel!). Je profite de chaque instant passé avec mes hommes, ensemble ou indépendamment l’un de l’autre. Bref, au bout d’un an, je suis plus sûre de moi que jamais et je panse chaque jour passé loin de mon Crapouillou par des jeux, des comptines, des câlins, des chatouilles, des tétées, des sorties… Bref, j’essaie d’être, plus que jamais, une jeune maman épanouie ! 🙂