Les 5 commandements de la cheffe d’entreprise que j’ai appris ‘sur le tas’

AVANT J’avais un boulot salarié dans un contexte qui s’est révélé très maltraitant et qui m’a usée jusqu’aux limites de mon humanité. Boulot que j’avais choisi par vocation, qui m’a couté 6 ans d’études et deux concours. Et il m’aura fallu moitié moins de temps pour m’en écœurer.

Et puis, je me suis lancée dans l’entrepreneuriat. Et devenir sa propre cheffe, c’est génial! Mais il y a quand même deux ou trois petites choses que j’aurais aimé savoir avant de me lancer. J’aurais pris plus d’élan! XD

1 / Ton projet tu devras taire

Naïve que j’étais, j’ai parlé de ma reconversion professionnelle. Quelle bêtise! C’est un peu comme annoncer une grossesse : mieux vaut en profiter égoïstement avant de l’annoncer, car on tombe ensuite dans le domaine public. Tout le monde y va de son avis, rajoute son grain de sel et juge tes décisions de chef d’entreprise (bien au chaud dans leur boulot salarié, un peu comme les nullipares qui te donnent des conseils pour bien vivre ta grossesse, tu vois le genre?)

2/ Un être social tu deviendras

S’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas en devenant cheffe d’entreprise, c’est devenir une personne sociable. Moi qui suis une louve solitaire qui aime la chaleur de sa tanière et qui aurait besoin d’un petit cours 101 – Intéractions sociales, il ne se passe plus une semaine sans que, je rencontre quelqu’un.e que je connais en ville et qui me parle d’un projet qui m’enthousiasme et sur lequel j’ai envie de m’investir ! Ce qui m’amène au point suivant

3/ Tes ardeurs tu devras maîtriser

Je suis de cette catégorie de personnes qui vit tout à fond. Je m’enflamme et je ne sais pas vivre autrement. Par nature et par expérience, j’ai donc appris à me canaliser (oui, quitte à m’enflammer pour quelque chose, autant ne pas tout cramer sur mon passage). Et quand on devient chef.fe d’entreprise, le principe s’applique à plus forte raison qu’on risque TOUT. Ca parait simple comme ça, mais c’est un vrai dilemme au quotidien de devoir se canaliser et choisir ces projets. Parce que choisir, c’est renoncer.

4/ Des bons conseils, tu devras te méfier

C’est triste à dire, mais quand une nouvelle figure arrive dans le monde de l’entrepreunariat/start up, pas mal de gens cherchent à en profiter à leurs fins. J’ai fait l’expérience à mes propres dépends d’un entrepreneur expérimenté qui m’a beaucoup aidé au début pour ensuite m’aiguiller dans une direction contraire à ce que je m’étais fixée mais qui lui servait lui. J’ai la chance d’être bornée et têtue (non, ce n’est pas la même chose, ça se complète :P) et j’ai donc recentré mon activité avant qu’elle ne dérive trop.

5/ La solitude, tu embrasseras

Oui, il existe des centaines de réseaux d’entrepreneur.e.s mais quand, à minuit dix, tu te relève parce qu’il faut à tout prix que tu teste ceci, que tu notes cela ou parce que tu as trouvé LA solution au problème sur lequel tu as passé ta journée et bien c’est seule que tu affrontes les râleries de Chéri qui voudrait que ton activité ne rayonne pas jusque dans la chambre à coucher. Ce qui m’amène au dernier point bonus

6/ Du temps pour toi tu garderas

Voilà un an déjà que j’ai passé la tête dans le guidon. J’ai profité que Chéri prenne le relais avec Crapouillou les week-ends pour avancer des projets quand je n’étais pas en prestation. La plupart des soirées je les ai passé à traiter mes photos, à répondre aux mails, à finir mon site web, à monter mon évènement… Bref, quand tu te lances, tu le fais corps et âme mais il faut savoir faire des pauses. Des VRAIES. Le genre de pauses où tu débranches internet pour tout le monde et où tu sors de chez toi sans smartphone pour savourer pleinement 2h en famille. Ca fait du bien à tout le monde, toi et ton entreprise les premières, puisque quand tu te remets au boulot, tu es ressourcée et la culpabilité s’est envolée.

 

Quand mon corps a eu raison de mon esprit

Reprendre le travail après la naissance de son tout petit, c’est dur. C’est dur, mais on le fait faute de moyens (non, le fantasme du loto ne passera pas par moi, je sais qu’il faut se lever tôt pour gagner sa vie). Pour ma part, quand j’ai repris, il y avait un gros enjeu : l’embauche définitive.

Alors je me suis investie, je n’ai pas compté mes heures et j’ai retroussé mes manches.
Et ça a marché.
A moi l’embauche définitive!

Et suite à cette embauche, voilà que je suis envoyée loin de chez moi.
2h de train
50 min de marche
30 min de métro
Le tout x2.
Et voilà mon trajet quotidien pour aller travailler.

Crapouillou fait la plus grand amplitude horaire autorisée par la loi chez son assistante maternelle. J’ai arrêté de laisser le travail déborder sur la vie de famille (en même temps, 4 heures de train par jour pour travailler, ça aide, c’est bien le seul côté positif). Premier jour sur mon nouveau lieu de travail, mes collègues, bien que chaleureux, avaient été très directs :

Tu n’es pas la première à nous venir d’aussi loin et tous les collègues avant toi ont explosé en plein vol avant la Toussaint.

Mais moi je n’exploserai pas. Je tiendrai. Parce que je travaille dans le train. Parce que je repasse enfin à temps plein et, par conséquence, à plein salaire. Parce que je vais bien cloisonner. Et puis la marche c’est bon pour la santé. Et le temps de trajet sera du temps de bureau étendu où je pourrais finir de faire ce que j’ai à faire et préparer le lendemain. Et puis ils ont explosé en plein vol parce qu’ils n’avaient peut être pas vécu plus dur avant. Moi j’ai repris 2 mois après mon accouchement, j’ai maintenu mon allaitement, j’ai sacrifié un bout de ma vie de famille, j’ai eu des déboires avec l’ancienne nounou, j’ai eu un cadre de travail difficile…

Non. Je ne craquerai pas. Pas moi.

Et puis petit à petit …
au lit de plus en plus tôt
un sommeil de moins en moins réparateur
et puis cette cheville qui me fait mal
de plus en plus de mal à émerger le matin
de moins en moins de patience avec Crapouillou
et puis ce genou qui coince
de moins en moins de tendresse envers PapaCrapouille
de plus en plus de problème à me concentrer dans le train
et puis cette hanche que je ne peux appuyer nulle part sans douleur
de moins en moins enjouée
de plus en plus renfrognée
et puis un matin, je n’ai pas réussi à me lever.

Le dos complètement bloqué, je n’ai même pas pu prendre Crapouillou dans mes bras pour notre câlin du matin. J’ai pris un antalgique, un anti-inflammatoire, un décontractant musculaire mais rien n’y faisait. Deux jours et deux rendez-vous plus tard (otséopathe et médecin) j’étais arrêtée.

Notre corps a des limites, et je n’ai pas voulu les écouter. Quand ma cheville a commencé à me faire mal, j’ai troqué mes ballerines contre des baskets. Quand mon genou a commencé à me faire mal, j’ai mis des pantalons plus amples. Quand ma hanche a commencé à me faire mal, j’ai pris des bains bien chauds. Et à force de ne pas vouloir m’écouter, pour être plus forte que les autres avant moi, mon corps a dit stop une bonne fois pour toute.

Mon médecin me dit que je ne peux pas continuer à ce rythme.

Rendez-vous compte : 6h de trajets par jour. 1/4 de votre journée en trajets! Ce n’est pas possible Madame Jeunemamanépanouie ! Vous ne pouvez pas continuer à ce rythme!

Et elle avait raison. Une fois arrêtée, mon corps a complètement lâché et j’ai TOUT attrapé : rhino, gastro, grippe, bronchite … Mon corps a dit STOP et je recommence tout doucement à retrouver un équilibre physique avec des objectifs simples : retrouver le sommeil, reprendre du poids et, potentiellement, me réorienté professionnellement.

A suivre …

La bienveillance au quotidien

On en parle de plus en plus dans les médias, notamment avec les récents débats sur la fessée : la bienveillance éducative. Ou autrement appelée : la non-violence éducative. Parce que oui, il existe une violence éducative banalisée à tel point que les parents ne se rendent pas compte que leurs comportements relèvent d’une certaines violence.

La violence éducative ordinaire n’est pas réservé aux parents maltraitants.

La VEO (violence éducative ordinaire) passe, bien entendu, par la violence physique (oui,oui, la fessée compte comme telle!) mais pas seulement. La VEO c’est aussi les sanctions injustes et injustifiées, les humiliations qu’elles soient publiques ou non, les vexations, la négation des sentiments… Tout ça ça vous parait évident, n’est-ce pas ?

En tant qu’adulte si vous alliez chez le médecin parce que vous souffrez et qu’il vous disait « Mais non, vous n’avez pas mal voyons! Allé, ça va passer! » vous le regarderiez avec un air interloqué et iriez voir un autre praticien qui prenne votre souffrance en considération, non ? Si vous vous retrouviez au travail avec une tâche à difficile à accomplir – une tâche pour laquelle vous n’auriez pas toutes les compétences -, que vous essayiez d’exprimer votre frustration face à cette tâche que vous avez pourtant envie de faire et que votre patron vous répondait « Oh mais tu m’énerves! Puisque c’est ça tu seras puni de salaire! » nous sommes d’accord que vous vous seriez les premiers à crier à l’injustice ?

Et bien les enfants sont pareils. Sauf que les adultes ont oublié comment c’est d’être enfant et ils n’ont pas le temps d’expliquer aux enfants, ils n’ont pas le temps de leur apprendre à faire, ils n’ont pas la patience d’écouter un enfant pleurer, ils n’ont pas l’énergie d’aider leurs enfants à accomplir leurs tâches… et pourtant ils aiment leurs enfants de tout leur coeur, je n’en doute pas!

La NVE (non-violence éducative) ferait gagner du temps

Quand un enfant part dans une crise, lui dire qu’on le comprend, l’écouter, trouver avec lui une solution, ou lui expliquer calmement une situation qui le dépasse prend moins d’énergie que crier, gronder, punir – recommencer si l’enfant se défend – et résout généralement la situation de crise plus rapidement.

De manière générale, la bienveillance fait gagner du temps comme le magasine Que Choisir l’expliquait dans son dossier de 2006 sur la bienveillance en maison de retraite (je vous mettrais bien le lien, mais vu que le dossier n’est accessible qu’aux abonnés, l’intérêt de mettre le lien est limité ^^’)

La NVE a une importance toute particulière pour moi

Je viens d’une famille maltraitante. Aimante, mais maltraitante. Je n’ai été frappée que deux fois (et la deuxième a été la dernière vu que je me suis rendue et que les voisins ont débarqué) mais j’ai vécu la négligence, l’humiliation, l’abandon, le rejet, la culpabilité,la jalousie (oui, quand on s’amuse mieux chez sa meilleure amie qu’à la maison, ça ne plaît pas…) et le pire à mon sens : l’indifférence.

Alors présenté comme ça, on s’indigne, c’est sûr. Mais tout ça s’est joué au quotidien, insidieusement,  tant et si bien qu’arrivée à l’âge presque adulte j’étais devenue quelqu’un de très toxique pour les gens qui me fréquentaient (et en repensant à tout ce que j’ai pu faire, j’ai la gorge qui se serre et la boule au ventre).

C’est quand nous nous sommes lancés dans les essais bébés que tout ça m’a frappé de plein fouet : je voulais un enfant, oui. Mais hors de question qu’il ait la même enfance que moi! Et je ne savais pas comment faire pour me défaire de toutes mes mauvaises habitudes, de cette malveillance plantée dans l’enfance et perpétuellement alimentée tout au long de ma vie.
Donc je me suis mise à lire, à lire, à lire et à lire encore.
Et c’est comme ça que j’ai découvert qu’une éducation bienveillante était possible.
Qu’on pouvait être mère sans passer sa vie à reprocher à ses enfants d’avoir été des enfants.
Qu’on pouvait éduquer en prenant en compte les sentiments de nos enfants, en les écoutant, en les aidant à traverser leurs frustrations, en étant l’épaule réconfortante sur laquelle ils pouvaient venir pleurer, en trouvant des solutions à deux, en expliquant les choses en détails, en souriant… bref, en étant bienveillant.

Même si j’adore la NVE, au quotidien, c’est une autre paire de manches.

La grossesse s’est terminée dans les travaux avec une futur papa stressé jusqu’aux os par lesdits travaux et sa situation professionnelle en péril à l’époque ; la reprise du travail a été un crève-coeur pour moi, qui rêvais de congé parental ; et puis JeunePapaEpanoui et moi avons mis du temps à nous retrouver ; il y a eu les conflits avec la nounou ; la pression au boulot ; le lancement de mon activité indépendante au cas où mon travail acharné n’aboutirait pas à une embauche définitive ; les répercutions des conflits à gérer (forcément, on a beau changer, quand on a fait du mal aux gens, ça nous poursuit et ça nous poursuivra toute notre vie! Pas de droit à l’oubli dans la vraie vie…) ; le juste milieu à trouver entre tenir la famille à l’écart pour ne pas faire subir à Crapouillou leur influence tout en ne les excluant pas complètement (bref, trouver la juste dose pour que les contacts restent cordiaux et agréables) ; une vie de jeunes parents peu reposante et très stressante comme 99,9% des jeunes parents.

Du coup, au milieu de tout ça, rester bienveillante envers mon Crapouillou d’amour, reste un défi quotidien. Réalisable, mais un défi tout de même. M’est donc venue l’idée de créer une rubrique sur le blog pour partager avec vous mon expérience de bienveillance éducative dans mon quotidien de jeune maman doublement active, qui rentre le soir fatiguée, qui ramène des dossiers du bureau les week-ends, qui part en shootings, qui a des photos à traiter, qui aime avoir JeunePapaEpanoui rien que pour elle, qui manque de sommeil… bref, une maman active!

J’espère pouvoir poster régulièrement ! 😀

Et vous, la NVE, vous connaissiez avant de devenir parents ? Vous y arrivez dans vos quotidiens de parents actifs ?

Rage de vivre – Acte II : Travail et envie d’avancer

Un peu de contexte : j’étais salariée à mi-temps, j’attendais l’embauche définitive, mais comme je doutais d’être embauchée définitivement, je me suis lancée en auto-entreprise dans une activité artistique qui n’a rien à voir avec mon métier principal, celui pour lequel j’ai fait 7 ans d’études et passé 2 concours. Et j’en suis venue à me dire : si je ne suis pas embauchée définitivement pour ce poste là, je peux sans doute briguer un poste « plus haut » en reprenant une formation. J’ai donc postulé à une formation, un master pour être exacte, donc deux ans d’études supplémentaires.

Et comme 2015 semble être mon année (en même temps, le 8 c’est mon chiffre!) je me retrouve donc embauchée définitivement, d’un autre côté je suis photographe qui commence à bien tourner, et à la rentrée je serai donc à nouveau étudiante puisque j’ai été acceptée au Master pour lequel j’ai postulé. Alors heureusement, le master est prévu pour des personnes actives, donc les cours auront lieu les vendredis et les samedis. Je n’ai plus qu’à négocier dans mon mi-temps de jeune maman d’avoir mes vendredis libérés (vu que c’est pour une formation, ça devrait être accordé facilement). Et il va falloir que je demande l’emploi du temps de la formation de façon à savoir quels samedis j’aurais de libres pour pouvoir répondre à mes client.e.s qui me demandent mes disponibilités pour des mariages en septembre et octobre.

Bref, d’un côté je suis vraiment très heureuse et d’un autre côté je flippe grave! De tout raté : le boulot, la photo, la formation … et mon rôle de maman dans ce tourbillon de travail, d’excitation et de nouveauté!

Parce qu’être une jeune maman épanouie, ça passe par avoir peur de mal faire!

 

Rage de vivre

Depuis toujours, je ne tiens pas en place.

Diagnostiquée hyperactive gamine, j’ai appris à me poser à l’âge adulte. Tant et si bien que je peux passer des jours à ne rien faire d’autre que contempler ma vie et me réjouir d’en être là où je suis aujourd’hui.

Seulement voilà, ce décès trop rapide de ma figure paternelle a réveillé en moi la gamine qui a soif de vivre, de connaître, de découvrir, d’échouer.

Et de recommencer.

Salariée, entrepreneuse, étudiante … et maman!

J’ai la chance de travailler depuis 2013. Salariée, avec un boulot prenant, passionnant, épuisant… j’ai conscience de ma chance dans le contexte économique actuel. Bien qu’à cause de ma grossesse, j’ai vécu un début de carrière mouvementé, je n’ai pas lâché. Mais mes premières expériences m’ont refroidie sur le métier, que j’adore pourtant. Il me fallait désormais autre chose pour m’évader professionnellement et pouvoir continuer à apprécier ma vocation première.

Il était donc déjà établi que 2015 serait l’année de entrepreneuriat, année durant laquelle je lance une activité artistique indépendante, en plus de mon emploi, afin de pouvoir assouvir ma créativité et « goûter » à la liberté professionnelle. Une bouffé dont j’ai besoin, que je prépare depuis longtemps, et qui verra le jour en mai.

Et maintenant que ce projet entrepreneurial se concrétise, j’envisage mon emploi sous un nouveau jour. Mon intérêt est renouvelé, car je le prends moins au sérieux. Comme si la pression que je me mettais s’était envolée.
Et avec ce nouveau regard, est venue l’envie d’avancer dans ma toute jeune carrière. Me voilà donc à postuler pour une formation continue de 2 ans. Me voilà donc à espérer redevenir étudiante (n’empêche que pour les sorties ciné, ça s’rait cool!)

La rage de vivre

Récemment j’ai lu un article sur la peur de passer à côté de sa vie (ou fomo : fear of missing out). Je me suis réellement posée la question de savoir si ce syndrôme m’avait atteinte ou pas. Je me suis posée mille questions depuis lundi et la nouvelle de son décès. Je ne veux pas me précipiter, je ne veux pas tout faire, je ne veux négliger ni Crapouillou, ni PapaCrapouille, ni moi!

Non. Je n’ai pas peur de passer à côté des choses. C’est autre chose.

Je ne veux juste pas être la seule barrière entre mes envies et leurs réalisations.

Comme me disait récemment une amie :

tu ne fais que lancer des bouteilles à la mer pour voir si certaines arrivent

(cc) Aerismaud

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